Dans un entretien paru mercredi dans Entreprendre.fr le patron de CEVITAL a évoqué l’expérience d’internationalisation de son groupe, à travers notamment le rachat d’entreprises étrangères en difficultés financières. Il a fait également part de son ambition de faire de son groupe la locomotive de l’économie algérienne post hydrocarbures.
En parlant justement de la reprise de l’entreprise française BRANDT, il déclare d’emblée qu’elle est « plus que concluante » et explique que son objectif en tant que repreneur était double, à savoir « redonner vie à l’entreprise pour maintenir les emplois en France tout en investissant dans des unités modernes et très compétitives en Algérie afin de créer des synergies. »
Issad Rebrab décline les chiffres qui marquent une courbe ascendante en terme de chiffres d’affaires entre 2014 et 2016 « Brandt va réaliser 500 M€ de CA cette année, contre 370 millions en 2015 et 170 millions en 2014. Nous devrions être rentables l’an prochain si l’on exclut les coûts de structure. Mais Cevital n’aurait pas réussi à redresser Brandt France sans investir fortement en Algérie », dit-il.
« La co-localisation » est un des axes stratégiques dans le développement du groupe CEVITAL et Issad Rebrab le confirme dans cet entretien. « Je crois qu’il faut aller vers la «co-localisation», c’est-à-dire fabriquer les produits de haute qualité dans leurs pays d’origine et les produits très compétitifs dans des pays comme l’Algérie. Les volumes générés permettent alors de réduire les coûts de la commercialisation. En jouant sur cette synergie, on peut constituer de grands groupes capables d’affronter la concurrence mondiale avec divers produits. L’Algérie peut devenir l’atelier de l’Europe et l’industrie française a de beaux jours devant elle, pour peu qu’elle investisse », dit-il à ce propos.
En parlant de son ambition, Issad Rebrab n’y va pas par quatre chemins : « Je veux installer Cevital comme le 1er exportateur privé algérien de taille mondiale, après le géant pétrolier public Sonatrach », dit-il. Et de prévoir déjà à l’horizon 2020 des exportations pour un montant de 2,8 MDS, dont 2 MDS seront le produit de l’électroménager
« Cevital prouve que les entreprises algériennes peuvent créer de l’emploi et de la richesse, et conquérir des parts de marché à l’international, pour peu qu’on les laisse investir et qu’on libère les initiatives. Aujourd’hui, 95% des revenus en devises de l’Algérie est assuré par le pétrole et le gaz. Notre exemple est susceptible d’inciter le pays à passer enfin d’un modèle fondé sur la rente pétrolière à une économie diversifiée et compétitive », conclut-il.