Le renvoi d’Amar Saâdani qui a été acté aujourd’hui s’apparente à une ultime opération de sauvetage du FLN qui s’apprête à batailler fort pour se maintenir en tête du classement des prochaines législatives. Miné par des dissensions internes couplées à la multiplication des mouvements de redressement, le front de libération national version Saâdani courrait un grand risque de laisser des plumes en avril prochain, selon Algérie1
Il fallait donc opérer des révisions déchirantes pour sauver le navire FLN qui a perdu le cap et prend eau de toute part. Et cela passait par le départ de son secrétaire général Amar Saâdani qui n’est plus la solution mais le problème.
On voyait mal le FLN aller concourir aux législatives avec à sa tête Saâdani qui est fâché avec tout le monde et qui plus est, passe le plus clair de son temps à l’étranger. Du reste, ses dernières attaques gravissimes contre le duo Toufik-Belkhadem qu’il avait accusé de servir le plan des officiers de la France, semblent l’avoir condamné.
En voulant sauver sa tête, il a cru opportun de remuer le couteau dans la plaie encore sanguinolente de sa charge contre l’ex patron du DRS. Il a pris un risque énorme et gratuitement.
Et à ce niveau de responsabilité, c’est un comportement intolérable alors même que le climat ambiant dans le pays est vicié avec notamment une crise financière aigue et des mouvements sociaux de plus en plus menaçants. Au lieu de prôner l’apaisement, Amar Saâdani a préféré repartir en guerre ouvrant bêtement un front intérieur dont le président se serait passé volontiers.
Saâdani joue et perd
Or, le parti FLN a tant besoin de resserrer ses rangs pour attaquer les législatives décisives pour espérer peser en prévision de la présidentielle de 2019. Amar Saâdani n’est donc plus l’homme de la situation lui qui multiplient les attaques contre ses adversaires et défie tout son monde.
Il ainsi signé son acte de décès à la tête du FLN ; un parti qui n’a pas vocation à encourager l’affrontement et entretenir une tension politique inutile. Bien qu’il prétende qu’il a démissionné, personne ne croit ce scénario tant la messe était dite depuis quelques semaines.
Le parti FLN devra aller aux élections les rangs serrés ; ce qui ne pouvait pas être le cas avec Saâdani à sa tête. Son remplaçant, Djamel Ould Abbes est par contre, le ticket gagnant pour assurer la sérénité du parti. L’ex ministre de la santé est connu pour sa grande fidélité au président de la république à qui il doit toute sa carrière politique. Il apparait être l’homme qu’il faut pour ce contexte difficile que vit l’ex parti unique.
Il lui appartient de ramener la sérénité dans les rangs du FLN et pourquoi pas, tendre la perche aux redresseurs pour les ramener dans le «droit chemin».
Bras ouvert aux redresseurs
Ould Abbes semble avoir compris sa feuille de route. «Mon premier objectif est d’aller ensemble vers les législatives et les élections de 2019. Il faut resserrer les rangs et c’est un appel à tous les militants et anciens responsables : les portes sont ouvertes sans marginalisation et sans exclusion », a-t-il lancé, aussitôt après sa
nomination comme nouveau secrétaire général du FLN.
Ould Abbes pose une seule condition à tous ceux qui guerroyait contre Saâdani : «avoir en commun, (la fidélité) le président de la République, président du parti et à son programme».
Autrement dit, les portes sont désormais grandes ouvertes à Belayat, Daâdoua et tous ceux qui se sont retrouvé en dehors du parti depuis l’accession de Saâdani au «trône». Objectif ? Gagner les législatives, a précisé la même source.